un musée dans la caverne

un musée dans la caverne

Caroline, post-doctorante (physique)

 

Peux-tu décrire en quelques mots ta formation et les étapes de ton parcours ?

Après avoir obtenu mon baccalauréat S, je suis entrée à l'Université de Rouen, j'ai obtenu le  Deug, puis la licence de physique et ingénieries. Ensuite j'ai obtenu un master spécialisé en optique et intrumentation (parcours recherche). J'ai ensuite commencé un doctorat intitulé "oscillateurs à fibre femtosecondes haute énergie" au laboratoire CORIA(UMR CNRS 6614) à Rouen dans l'équipe lasers . J'ai soutenu en 2010 et je suis maintenant docteur. Je suis actuellement en post-doctorat au laboratoire ICB UMR CNRS 6303 de Dijon

 

Quels obstacles as-tu rencontrés ? Comment les as-tu surmontés ?

Au début, je suis un peu arrivée au hasard à l'Université, j'étais persuadée d'aimer la chimie et n'avais pas pu intégrer de classe prépa.
Il s'est avéré qu’en fait je détestais la chimie et que c'était la physique qui m'intéressait. Cela m'a donné envie de continuer, de bouquiner, d'apprendre et j'ai littéralement explosé niveau résultat car j'étais moyenne au lycée en physique ; je n'aimais pas mes profs et je tournais autour de 10-12.
Ensuite, le stage en licence réalisé en laboratoire m'a permis de découvrir le monde de la recherche. J'ai effectué deux stages sur l'étude et la caractérisation de matériaux. A la fin du master 1, je m'ennuyais et j'ai rencontré un prof en cours laser (merci Ammar) qui m'a littéralement passionnée et m'a donné envie de changer d'orientation de master et de me spécialiser en optique-laser. Cette "réorientation" a été une totale découverte et une passion est née grâce à la rencontre de deux maitres de conférence (merci Gilles, merci Ammar).
Là, on m'a dit « si tu veux la thèse, pas le choix, finis première du master 2 ». Après avoir dégoûté tous les mecs tellement j'ai bossé, je suis rentrée en thèse !!!

 

Quelles sont les satisfactions que tu as trouvées dans tes études ?
Un acharnement total consacré à ma thèse pendant trois ans, à ne penser que laser jour et nuit. J'ai découvert que j'étais forte, obstinée, douée et que j'étais finalement une des meilleures dans mon domaine. Je ne regrette pas d'avoir tout donné et d'être passée pour une folle acharnée aux yeux des autres.
J'ai rencontré les bonnes personnes pour me guider et me soutenir.

 

Qu’envisages-tu pour l’avenir ?
Maintenant l'avenir, c'est le CNRS, l'aboutissement de tout un rêve pour moi. Maintenant que je commence à être reconnue et à devenir moins jeune après deux ans de post-doc, j'espère décrocher la lune en 2013 avec un poste de chargé de recherche ou une chaire d'excellence

 

Que conseillerais-tu à un jeune de terminale qui hésite à s’engager dans cette voie ?
Qu’aller à la fac n'a rien d'une voie de garage et qu'on peut briller à l'Université.
Qu'en bossant, on arrive toujours à ce qu'on veut.
Que c'est important d'être passionné (e) par son travail.
Qu'on fait toujours une rencontre qui peut changer notre vie et nous amener à faire de belles choses.

 

Peux-tu nous décrire ton travail actuel ?

J'étudie les comportements et les interactions entre des impulsions lumineuses dans des lasers à fibre. Les impulsions lumineuses représentent des flashs de lumière possédant une énergie donnée qui existent sur des temps très courts de l'ordre de la femtoseconde (10 puissance moins 15 secondes). Ces impulsions se répètent à une cadence imposée par la longueur de la cavité laser. Mon travail consiste à développer et concevoir des cavités laser afin d'étudier tel ou tel effet. Une cavité se compose d'une pompe, d'une fibre optique qui amplifie la lumière et de miroirs. On injecte la pompe dans la fibre qui absorbe la lumière et réémet celle-ci de manière stimulée et amplifiée grâce aux aller-retours effectués à l'intérieur de la cavité. Ensuite, j'utilise un mécanisme qui permet de fabriquer des impulsions lumineuses à l'intérieur de la cavité. Ce mécanisme joue sur les pertes d'énergie de la cavité.

Le travail de recherche, lorqu'il aboutit, est soumis à un journal scientifique sous forme d’un article scientifique rédigé en anglais . La qualité du travail permet d'espérer telle ou telle revue plus ou moins prestigieuse.

Cet article est ensuite lu par plusieurs "reviewers" qui sont des scientifiques qui décident si l'article est publiable ou non.
Ensuite, le travail peut être soumis à des conférences nationales et internationales. Une fois le travail accepté, on peut alors obtenir un oral ou un poster pour exposer son travail de recherche.
C'est l'occasion de rencontrer des scientifiques, de former des collaborations et aussi de trouver des post-doctorats.

 

Ton travail t’amène-t-il à te déplacer souvent ?

Oui, si on a des résultats et que le chef te fait suffisamment confiance pour aller faire la conférence. Ce n'est pas toujours le cas. Je suis chanceuse. Il faut être bon en anglais, c'est très important, et savoir s'exprimer en public devant une assemblée et avoir de l'assurance pour ne pas tolérer qu'un scientifique vous dise que votre boulot est mauvais. Je me suis déplacée beaucoup en thèse mais c'est très rare et ça dépend des contrats de ton équipe d'accueil (si elle a des sous pour payer les déplacements).



15/07/2012
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