un musée dans la caverne

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Lolita, master de philosophie

Quelle est ta formation ? Peux-tu expliquer quel a été ton parcours depuis le bac ?

 

Je serai en master 2 enseignement philosophie à l’université de Mont-Saint-Aignan à la rentrée 2012. Après le baccalauréat, j’avais le choix entre intégrer une prépa littéraire ou bien aller à l’université. J’ai opté pour l’université, car étant d’un tempérament plutôt stressé, je pensais que le milieu de la prépa ne me conviendrait pas. J’ai ainsi pu déconstruire les préjugés que je pouvais avoir à l’encontre de l’université tels que « on n’y travaille pas » ou « on n’est pas bien encadré ». Le premier préjugé peut bien entendu être vérifié, mais alors il faudrait plutôt dire : « on peut ne pas y travailler ». Je me suis rendue compte qu’à la différence des grandes écoles, la sélection à la fac était une sélection naturelle…C’est-à-dire que ceux qui veulent passer leur temps à buller peuvent le faire, mais alors ils encourent le risque de pas avoir les résultats escomptés pour passer à l’année supérieure. Toujours est-il que cette liberté dans le travail peut certes prendre une forme licencieuse mais qu’elle peut aussi être perçue comme une marge d’autonomie qui permet de gérer soi-même son travail. En licence de philosophie, nous avions dix devoirs maison à faire dans le semestre et dix partiels à la fin du semestre. A chacun de s’organiser comme bon lui semble tant que les devoirs sont rendus à l’heure. Qu’en est-il alors de ceux qui sont désordonnés ? Pas de panique ! J’attaque là mon second préjugé. Bien que certains personnels administratifs ne soient pas toujours enclins à vous aider, à l’université, il y a aussi des tuteurs, le directeur du département et les enseignants qui sont là pour vous aiguiller ! Voilà déconstruits mes deux préjugés. Cette année a été pour moi l’occasion de découvrir le master enseignement et de pouvoir faire des stages en lycée ; j’ai beaucoup apprécié le contact avec les lycéens et ai essayé de mettre en place des stratégies d’apprentissage nouvelles. Ca a plutôt bien fonctionné. Il ne me reste plus qu’à tout faire pour devenir enseignante à mon tour !

 

As-tu été déçue par certains aspects ? ou au contraire y a-t-il eu des surprises positives ?

 

J’ai été déçue par l’organisation de la partie recherche du master de philosophie couplé avec d’autres masters donnant lieu au master LIS (langues, idées, société). Le principe est plutôt bon, puisqu’il consiste à réunir les masters de lettres et sciences humaines, permettant ainsi d’ouvrir sur d’autres disciplines, mais le problème, c’est qu’il n’est pas encore tout à fait au point. En ce qui concerne les surprises positives, j’ai vraiment été heureuse de constater à quel point certains enseignants sont investis dans leur travail et à quel point ils sont disponibles. J’ai également beaucoup apprécié les diverses bibliothèques à notre disposition.

 

Qu'est-ce qui te plaît dans cette formation ?

 

Ce qui m’a plu dans cette formation, c’est la possibilité d’explorer toute sorte de courants philosophiques : logique, philosophie du langage, phénoménologie, philosophie anglaise, philosophie allemande, latin philosophique, philosophie antique, philosophie moderne, philosophie de l’art, philosophie politique, philosophie et sciences humaines…Le panel de matières permet véritablement de découvrir ce qui vous plaît vraiment. Pour ma part, c’est la philosophie moderne qui a retenu mon attention, même si j’aimais également beaucoup la philosophie générale, la philosophie antique et la philosophie et sciences humaines.

 

As-tu rencontré des obstacles ? Comment les as-tu surmontés ?

 

J’ai rencontré des difficultés à mon arrivée, lorsque j’ai dû prendre mes marques à l’université. J’ai surmonté ces difficultés en apprenant à me débrouiller par moi-même et en essayant d’être au fait des événements qui avaient lieu dans mon département. L’important est de ne pas se laisser découragé par le premier obstacle venu. Ce qui paraît difficile au début, nous semble dérisoire quand on y repense quelques années plus tard. Et c’est à chaque changement qu’un obstacle se présente ; cette année, j’ai dû m’adapter à l’organisation du master et surtout apprendre à faire de la recherche pour réaliser mon mémoire sur Pascal. J’avoue qu’au début j’étais complètement perdue, je ne savais pas du tout comment travailler et les cours de méthodologie pour le mémoire ne m’aidaient pas du tout. Cette fois-ci l’obstacle à surmonter était de taille, mais il y avait mon directeur de mémoire qui était là pour me conseiller. J’ai donc essayé de lire tout ce que je pouvais en lien avec mon sujet, qui au début, me semblait complètement indéterminé, puis à force de persévérer, et de formuler diverses problématiques, j’ai eu ce fameux déclic du chercheur qui crie : « Euréka ! ». Et à ce moment précis, j’ai compris que mon travail avait un sens, que ce n’était pas vain.

 

D'après ton expérience, que conseillerais-tu à un jeune de terminale ?

 

Ce que je conseillerais à un jeune de terminale, c’est de ne surtout pas se précipiter pour choisir son orientation et de se laisser avant tout guider par son « désir de connaissance ». C’est l’intitulé du sujet de dissertation qui est tombé au Capes de philosophie en novembre 2011. Cette expression résume à elle seule le message que je souhaiterais faire passer aux élèves de terminale. Le plus important est d’avoir goût à vos études et de choisir une voie qui vous correspond – même si le choix d’orientation que vous faites en terminale n’est pas irrévocable : la plupart de mes amis se sont réorientés vers d’autres voies après avoir fait une première année dans un domaine qui ne leur convenait pas. Le tout est de savoir se faire confiance et de se donner les moyens de réussir dans son domaine de prédilection ! Il ne faut pas hésiter à venir assister aux journées portes ouvertes, à se rendre aux forums des métiers ou encore à aller à la Cité des métiers à Rouen. Il faut s’enquérir de toutes les informations possibles pour pouvoir s’orienter au mieux dans les études supérieures ! Je terminerai donc cette interview par une citation : « Puisqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles. » (James Dean) A vous de jouer !

 

 



16/07/2012
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