un musée dans la caverne

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Marlène, les Beaux-Arts, 2ème année



Tout a commencé en aout 2009. Alors que je me dirigeais vers la 1ere STG, j'ai pris conscience que ce qui me motivait était vraisemblablement l'art. C'est pourquoi, avec l'accord du proviseur, j'ai pu changer d'orientation la veille de la rentrée 2009 au lycée Paul Scarron. Je suis entrée en 1ere littéraire afin d'intégrer les Beaux-arts à la sortie du lycée. En avril 2010, j'ai passé les concours d'entrée pour les Beaux Arts du Mans et d'Angers. J'ai été prise uniquement au Mans et j'ai pu intégrer cette école en octobre 2010 après l'obtention de mon baccalauréat littéraire.

 Il s'agit réellement une école très particulière et c'est ce qui m'a déstabilisée. Cette école est un peu à l'inverse de ce qu'on connait jusqu'au lycée, en effet au lycée les enseignants accompagnent l'élève dans son parcours et ses projets, ils conseillent et donnent des références, toujours pour que tu puisses avancer dans ton travail personnel. En revanche aux Beaux-Arts on ne t'explique jamais qu'avoir des références sur les artistes est bien, qu'il faut se poser les bonnes questions, qu'il faut avoir du recul sur son travail, etc. C'est simplement à toi de le savoir ou de l'avoir en soi.

J'ai donc eu du mal à m'adapter, à comprendre exactement les attentes des professeurs et cela m'a valu un redoublement car je n'ai pas réussi mon semestre 1 à cause de cela. Je ne sais pas si j'ai eu des surprises positives, je sais juste que cette façon de travailler est maintenant celle qui me plait, la philosophie de l'école est un peu : '' Apprendre de soi-même par le moyen de la recherche et de la lecture".
La plupart des gens pensent que l'on apprend à dessiner mais en fait la technique n'est pas du tout la priorité de l'école. On comprend vite que l'expérience est un véritable moteur dans nos recherches, une photographie dite pour la plupart ratée, ne l'est pas forcément pour nous, elle peut être intéressante pour d'autres aspects et par le caractère qui en ressort.

J'aime le fait que cette formation soit très personnelle. Chaque projet résume la pensée de l'individu, les intérêts et la démarche que celui-ci veut entreprendre. Les professeurs nous connaissent donc très bien, on installe même des complicités très fortes avec certaines personnes. On apprend énormément et indirectement, c'est une autre façon de travailler et le contact avec les artistes est primordial. Nous avons quand même des cours plus théoriques en amphi avec les cours de musique, d'histoire de l'art, de la peinture, de design, d'architecture et de perspective.

J'ai oublié de préciser qu'après mon redoublement, je suis enfin acceptée en 2e année design d'espace pour la rentrée 2012. Cette année sera très différente de la première car nos projets seront dirigés vers l'environnement urbain. Je vais apprendre des choses beaucoup plus techniques comme l'apprentissage des logiciels tels que rhinocéros, Indesign, autoCAD, etc.. Bref, je ne peux vous en dire plus pour le moment mais j'ai hâte de découvrir ce que l'avenir me réserve.

Il est vrai que ce domaine est souvent jugé comme étant une ''filière bouchée'' et sans avenir. Je reste pourtant convaincue que la réussite se trouve dans le facteur chance avec le relationnel, car il est primordial de rencontrer des gens dans le milieu, de faire des stages et ainsi de suite. Et comme partout, il faut de la motivation. Je dirais même qu'il en faut beaucoup car on nous casse souvent dans les idées de nos travaux. Paradoxalement, c'est ce qui te fait avancer et grandir, les critiques sont vraiment ce qui permet de nous faire progresser. Mais la détermination et la remise en question sont d'autant plus importantes.

Parlons un peu des diplômes, si je reste dans cette école, je passerai mon DNAP en 2014, diplôme national d'arts plastiques, puis il y a possibilité de continuer jusqu'à 5 ans avec un DNSEP, diplôme national supérieur d'expression plastique. Chaque semestre, on nous demande de valider les 30 ECTS qui nous permettent de poursuivre le cursus. Le master me parait donc indispensable afin de me donner un maximum de chances de trouver du travail après, mais cela est mon avis personnel, chacun fait comme il le souhaite. J'ai beaucoup d'amis qui se dirigent vers un BTS beaucoup plus technique, qui changent d'école des Beaux Arts aussi (chaque école a sa réputation, généralement plus la ville est grande, plus elle est cotée) ou encore dans une école spécialisée (pour les plus fort dans une école comme les Arts Décoratifs).


Une MANAA (mise à niveau arts appliqués) peut être bien si tu te sens incapable de commencer directement dans les Beaux Arts, ou si tu penses que tu as besoin de cela tout simplement. Cependant je ne regrette absolument pas d'en avoir fait une car le coût est assez élevé et mon redoublement m'a permis en quelque sorte de faire une année d'adaptation, une petite MANAA.

Pour un terminale, je lui conseillerais de ne pas baisser les bras, de surtout suivre ses envies, ses réelles motivations car je dis toujours que "c'est maintenant ou jamais". Si tu fais quelque chose pour "la sécurité de l'emploi" ou que tes parents te poussent à faire quelque chose en particulier, tu auras le risque de regretter de ne pas avoir essayé quand tu seras dans le monde du travail. N'oublie pas que les années redoublées, à désespérément se chercher soi-même, à comprendre ses envies ne sont pas des années perdues, elles te feront mûrir et évoluer car ce qui est le plus important c'est de réussir à exercer le métier qui t'épanouira pour le reste de ta vie.
En espérant t'avoir aidé pour la poursuite de tes études, jeune lycéen, souvent insouciant, bonne route à toi !



05/09/2012
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